Activité parasitaire soutenue en ce début d’été
Situation sanitaire juin/juillet 2025
Les examens coproscopiques réalisés entre le 12 mai et le 10 juin 2025 par le Pôle Santé Animale de l’Alliance révèlent une activité parasitaire soutenue sur l’ensemble du territoire, avec des variations régionales bien marquées. Les données issues des graphiques montrent une forte prévalence des strongles gastro-intestinaux, en particulier Téladorsagia et Haemonchus, mais également une circulation notable de strongles broncho-pulmonaires, de coccidies, de ténias et de strongyloïdes.
(Cf Bulletin de l'Alliance N°967 - Juillet-Août 2025)
Ce printemps humide a également favorisé le développement des douves, avec une progression marquée des petites douves dans plusieurs bassins d’élevage (centre de la France) parfois associée à Paramphistomum. Dans ces zones, un traitement ciblé s’impose : l’usage d’albendazole ou d’oxbendazole est recommandé pour la Petite Douve en respectant strictement la posologie pour bien traiter et en évitant toute administration pendant le premier tiers de gestation. Ce traitement, associé à l’usage d’un hepatoprotecteur, constitue, à ce jour, la réponse la plus efficace pour contrôler les petites douves dans les cheptels ovins.
Les résultats des autopsies, pratiquées sur 20 ovins entre mi-mai et début juin 2025, viennent renforcer les constats issus des analyses coproscopiques. Le tableau établi fait apparaître une diversité importante de lésions et de parasites. Plusieurs cas montrent des infestations isolées ou associées par Haemonchus, Téladorsagia, ténias ou coccidies. On note également la présence de cas complexes, combinant petites douves (Dicrocoelium Lanceolatum), Paramphistomes et strongles de la caillette. Ce polymorphisme parasitaire souligne l’intérêt d’une approche diagnostique complète, combinant analyses de laboratoire, examens post-mortem, état corporel des animaux ainsi que la prise en compte de leur stade physiologique, afin d’adapter au mieux les traitements antiparasitaires.
Il n’y a pas de données des élevages laitiers d’Occitanie, mais, sachant qu’il s’agit de la période de tarissement (dans beaucoup des cas), il faut profiter de ce moment pour déparasiter les troupeaux avec des produits adaptés aux parasites de la saison (surtout les strongles de la caillette) et employer des molécules différentes de celles autorisées en lactation.
Ces autopsies confirment par ailleurs que certaines causes de mortalité restent non parasitaires, ce qui renforce la nécessité d’un raisonnement sanitaire global et individualisé pour chaque élevage.
Silvia Carrio Durich
Dr Vétérinaire
