L'information élevage par l'Alliance Pastorale

Conseils pour la fin d’été

Situation Sanitaire juillet-Août / septembre

Les résultats des examens coproscopiques réalisés ces dernières semaines par notre laboratoire montrent des excrétions importantes en strongles gastro-intestinaux (SGI), ténia, petite douve et strongyloïdes. 

Cf Bulletin de l'Alliance N°957 - Septembre 2024

nous ont permis de mettre en évidence des infestations massives par les strongles hématophages de la caillette, particulièrement haemonchus. Rien de surprenant à cette période de l’année, qui voit des températures extérieures élevées cohabiter avec des périodes orageuses, facteurs favorisants de ces infestations. Il faut donc être vigilants sur les symptômes caractéristiques d’anémie (muqueuses blanches) et de signe de la bouteille, mais également surveiller le parasitisme global en réalisant des prélèvements réguliers en vue d’analyses.

En cas de nécessité d’intervention, les familles d’anthelmintiques à privilégier contre les strongles digestifs hématophages, tenant compte de leur efficacité et des résistances fréquentes de ces parasites, sont les lactones macrocycliques (ivermectine, éprinomectine, doramectine, moxidectine) et le monépantel. En prévention, on peut également utiliser le closantel.


Le ténia et les strongyloïdes sont particulièrement à surveiller sur les lots d’agneaux non traités au printemps et qui sont rentrés actuellement pour engraissement. La même vigilance doit être portée sur les lots d’agnelles qui vont être mises à la reproduction, et chez lesquelles le stress de cette période peut entraîner une résurgence de ces parasitismes. N’oublions pas également l’effet potentialisateur d’une infestation par les strongyloïdes sur le développement des coccidies et ses conséquences chez ces animaux.


Concernant les infestations par la petite douve, largement représentées dans nos analyses, gardons en mémoire qu’elles sont particulièrement préjudiciables sur la fin de gestation. En effet, au moment où les femelles doivent valoriser au mieux leur ration, afin d’assurer la croissance exponentielle de leur(s) fœtus et préparer la future production de colostrum et de lait, la présence de petite douve bloquant les canaux biliaires et les sécrétions du foie dans l’intestin est un handicap fort. Dans ces conditions, l’utilisation de l’albendazole ou de l’oxfendazole aux concentrations efficaces contre ce parasite, ou le recours à une cure de PHYT-ANAT OX, sont vivement recommandés 1,5 à 2 mois avant les mises-bas.


En cette fin d’été, n’oublions pas que nous entrons dans la période où les facteurs favorisants des myiases, particulièrement Wohlfahrtia magnifica, sont souvent rassemblés : chaleur, sécheresse, venues en chaleurs et écoulements vaginaux. Or beaucoup d’élevages qui ont mis en place une prévention en début d’été, se trouvent justement en fin de rémanence de leurs applications. Il est donc temps de penser à une nouvelle application spécifique contre les mouches à myases (dicyclanil) ou polyvalente contre les insectes (antiparasitaires externes en application pour-on ou en pulvérisation, produits d’hygiène insectifuges), associées à la distribution de minéraux enrichis en ail. La solution polyvalente peut cette année avoir un supplément d’intérêt avec la maîtrise des risques de contamination par la FCO (voir rubrique Pôle Santé Animale, Point sur l’Actualité du Bulletin de l'Alliance N°957 - Septembre 2024).  


Laurent Saboureau 

Dr Vétérinaire

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