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Consommation française de viande chevaline en recul

LA VIANDE CHEVALINE EN FRANCE: BILAN 2018 Une consommation en recul, principalement composée de viande importée Des exportations de chevaux de boucherie dynamiques

En 2018, la consommation française de viande chevaline est d’environ 9000 tonnes, en recul de 12% comparé à 2017. Les achats de viande chevaline concernent 10% des ménages français. La viande chevaline est la viande de boucherie la plus chère (17,5€/kg). Son prix a augmenté en 2018 alors que les prix des autres viandes sont stables. La France consomme principalement de la viande qu’elle importe. En 2018, 2525 tonnes de viande chevaline ont été produites par abattage de chevaux en France. De plus, la France affiche un solde d’échanges extérieurs de viande chevaline négatif de 6542 tonnes. La France a par ailleurs exporté près de 5700 chevaux destinés à la boucherie en 2018, principalement destinés à l’Italie, l’Espagne mais aussi le Japon, nouveau débouché. La France produit ainsi des animaux qu’elle ne consomme pas. La balance commerciale de sa filière viande chevaline est déficitaire de plus de 17 millions d'euros en 2018. 


Une consommation à nouveau en net recul en 2018 

La consommation de viande chevaline en France est en recul depuis plusieurs décennies, malgré des améliorations en 2001 (en lien avec une crise de la viande ovine) et en 2013 (exposition médiatique*). En 2018, la consommation calculée par bilan est d’environ 9 000 tonnes, soit un recul de 12%. Cette baisse est confirmée par les chiffres du panel Kantar qui montrent un recul encore plus marqué des achats des ménages (-16%). * Effet inattendu de la communication autour du scandale des lasagnes à base de viande chevaline. 

10% de foyers acheteurs de viande de cheval en 2018 

En 2018, les viandes de boucherie fraîches constituent 36,9% des volumes d’achats des ménages de viandes, volailles et charcuterie. Parmi les viandes fraîches, les achats de viande chevaline sont largement minoritaires puisqu’ils ne représentent que 0,2% des achats des ménages. En 2018, 10% des foyers français ont acheté de la viande chevaline, contre 17% des foyers en 2009. La viande chevaline continue à perdre des acheteurs, la baisse du taux de pénétration étant plus marquée ces dernières années. 

Le cheval, viande la plus chère et au prix en nette hausse 

En 2018, la viande chevaline reste la viande la plus chère (17,5€/kg) devant le veau (15,8€/kg). Cette situation est en partie liée au mode de distribution (viande relativement peu distribuée dans les grandes surfaces) et aux morceaux consommés (principalement les morceaux à griller). Le prix moyen de la viande de cheval a nettement augmenté en 2018 (+5,5%) alors que les prix des autres viandes sont plutôt stables. 

La France importe 2 fois plus de viande qu’elle n’en exporte 

Avec 10 466 tonnes de viande chevaline importées en 2018, la baisse des imports se poursuit (-7,1% comparé à 2017). A l’inverse, les exportations de viande chevaline sont en hausse en 2018 avec 3924 tonnes (+3%), toutefois la croissance des exports ralentit. La France importe 2,7 fois plus de viande de cheval qu’elle en exporte, le solde des échanges étant largement négatif (-6542 tonnes). 


Des imports principalement en provenance d’Amérique 

Sur les 10 466 tonnes de viande chevaline importées en 2018, 41% proviennent d’Amérique (Uruguay 19%, Argentine 13%, Canada 9%). La Belgique* est le principal fournisseur européen (19%), suivie de l’Espagne (6%) et de la Roumanie (5%). En 2018, les importations sont en hausse en provenance de Belgique (+74%/2017), d’Argentine (+20%) et d’Uruguay (+9%). A l’inverse, elles sont en recul marqué du Canada (-40%), de Roumanie (-28%) et d’Espagne (-11%). * La Belgique a cependant un rôle de plate forme, qui redistribue des viandes venant principalement des Amériques 


41% des exports vers l’Italie 

Sur les 3924 tonnes de viande chevaline exportées en 2018, 90% étaient à destination de pays d’Europe, en particulier l’Italie (41%) mais aussi la Suisses (13%) et la Belgique (13%). Les exportations de viande vers l’Italie ont légèrement augmenté en 2018 (+3%/2017). 


Des abattages toujours en recul marqué en 2018 

En 2018, 9269 équidés ont été abattus en France soit -9,5% comparé à 2017. Cet effectif correspond à un volume de 2 525 tonnes de viande (-10,2%/2017). Après deux nettes hausses observées en 2012 et 2013, liées à la réduction des cheptels reproducteurs, les abattages sont en recul marqué depuis 2014. Cela fait suite au renforcement des règles de traçabilité sanitaire mises en œuvre depuis fin 2013 pour les chevaux destinés à l’abattage. 


Sources : ifce. Institut français du cheval et de l'équitation



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