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L’amiante, un danger latent dans les exploitations agricoles

La manipulation de l’amiante est soumise à une réglementation stricte. Cependant, les agriculteurs semblent sous-estimer le risque lié à l’amiante dans leurs exploitations, selon la Mutualité Sociale Agricole (MSA). Mais comment aborder cette problématique ?

« Le risque amiante apparait dès la première exposition car l’organisme n’est pas capable de l’éliminer. »

“L’amiante représente un danger pour la santé, et ce danger est souvent sous-évalué dans le secteur agricole.” C’est ainsi que débute le dossier publié par les caisses de la MSA des régions Loire-Atlantique Vendée, Maine-et-Loire, et Mayenne Orne Sarthe. Ce matériau, pourtant interdit depuis 1997 en raison de sa cancérogénicité, est encore présent dans de nombreux bâtiments agricoles, avec des conséquences graves. En effet, le régime agricole a enregistré 153 cas de maladies professionnelles liées à l’amiante au cours des 20 dernières années, sans compter les cas où le lien avec l’amiante n’a pas pu être établi.


Le risque lié à l’amiante est présent dès l’inhalation de la première fibre. 

Les agriculteurs ne sont pas toujours conscients de ce danger. Des activités aussi courantes que percer une plaque de fibrociment pour faire passer un câble électrique ou remplacer une tôle endommagée sur un toit peuvent mettre en danger la santé de l’opérateur si celui-ci n’est pas correctement protégé et formé à manipuler des matériaux amiantés.


L’amiante peut entraîner diverses maladies telles que l’asbestose (fibrose pulmonaire), le mésothéliome (cancer de la plèvre), ainsi que d’autres cancers tels que ceux du poumon, des ovaires et du larynx. Il est important de noter que ces maladies peuvent se manifester des décennies après l’exposition à l’amiante.


Le risque lié à l’amiante concerne non seulement l’agriculteur lui-même, mais aussi son environnement. En effet, la libération de fibres d’amiante dans l’air peut être mortelle pour les personnes aux alentours.


La législation distingue deux types de travaux relatifs à l’amiante : ceux nécessitant le démontage d’un bâtiment ou la dépose de toitures (classés dans la “sous-section 3”) doivent être réalisés par des entreprises certifiées, tandis que les interventions plus légères comme le remplacement de plaques ou d’autres petites interventions (classées dans la “sous-section 4”) peuvent être effectuées par des travailleurs formés, qu’il s’agisse de l’agriculteur lui-même, d’un salarié ou d’un prestataire.


Dans la région des Pays de la Loire, une initiative est lancée dans le but de “protéger la santé des agriculteurs”. Cette démarche implique la MSA, la chambre d’agriculture, l’association Ellinove, en collaboration avec la Dreets et la Carsat. Les partenaires ont pour objectif de sensibiliser les professionnels à ce problème et de mettre en place des actions concrètes pour y faire face.

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