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Le Gouvernement français s'oppose à l'accord Mercosur

En amont d'un possible vote au Conseil de l'Union européenne, une Commission d'experts indépendants a réalisé une évaluation complète du projet d'accord commercial entre l'Union européenne et le Mercosur, comme cela avait été fait pour le CETA, et vient de remettre son rapport au Premier Ministre.


JA et la FNSEA avaient dénoncé la conclusion des négociations dès leur publication en juin 2019. "Nous sommes donc confortés par le rapport Ambec qui confirme que l'énorme différence en termes de normes de production conduirait à une concurrence déloyale pour certains secteurs clés de la production européenne. La conclusion est simple, l'importation de produits agricoles du Mercosur mettrait en péril la viabilité de pans entiers de l'agriculture française".
Bien sûr, les enjeux de la déforestation mis en avant dans le rapport, sont majeurs, mais ils ne doivent pas occulter les enjeux spécifiques à l'agriculture que sont les problématiques sanitaires, d'émission de gaz à effet de serre ou de traçabilité. Si la performance économique des systèmes agricoles d'Amérique du Sud est réelle, ces derniers sont néanmoins considérablement moins durables que ceux de l'agriculture française !
"Nous saluons donc le « non » du Gouvernement au projet d'accord avec le Mercosur. Au-delà de cette prise de position que nous attendions, c'est le concept même des accords de libre échange qui doit être revu pour promouvoir un commerce régulé, un traitement différencié du secteur agricole et permettre à tous les pays du monde une souveraineté alimentaire solidaire".
La FNSEA et JA se réjouissent de l'évolution de la Commission européenne en faveur d'une « Autonomie Stratégique Ouverte ». Il reste désormais à la mettre en œuvre pour un secteur aussi stratégique que notre agriculture et notre alimentation comme l'a rappelé avec brutalité la crise du CoVid19.


De son côté, Interbev réaffirme sa demande de suspension de l'application provisoire du Ceta et de rejet de l'accord UE-Mercosur.
"L'Interprofession juge inacceptables les nombreuses défaillances mises en lumière par la Commission européenne sur le système de traçabilité des viandes canadiennes. Force est de constater que ce dispositif de traçabilité et de contrôle des viandes exportées par le Canada vers l'Union européenne ne garantit pas à ce jour que ces viandes soient vraiment issues de filières sans hormone et sans anabolisant.

Par ailleurs, le rapport de la Commission d'experts désignés par le Gouvernement pour évaluer l'accord avec le Mercosur est tout aussi accablant et souligne les conséquences dramatiques d'une augmentation des exportations de viandes bovines sud-américaines. Parmi celles-ci, une accélération de la déforestation d'au moins 5%. En outre, l'absence de réciprocité des normes de production en matière d'environnement, de bien-être animal ou de traçabilité constatées dans le système de production sud-américains, tout comme le manque de fiabilité des contrôles opérés, posent question quant à la qualité de ces viandes.

Par conséquent, la publication de ces deux rapports ne fait que confirmer l'engagement d'INTERBEV à lutter contre ces accords de libre-échange qui ne répondent en rien aux exigences de nos consommateurs en matière de modalités de production et de transparence. C'est pourquoi, dans le respect de nos territoires comme de nos citoyens, l'Interprofession refuse d'accepter tout autre accord qui donnerait lieu à l'importation de viandes ne respectant pas strictement les normes imposées aux producteurs européens sur le plan sanitaire, environnemental et du bien-être animal."

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