L'information élevage par l'Alliance Pastorale

Les Français prêts à changer leurs habitudes alimentaires pour préserver leur santé et l’environnement

  • D’après une étude inédite menée par l’institut CSA pour planet A® auprès de plus de 2 000 personnes, la crise de la Covid-19 a nettement impacté la perception qu’ont les Français des liens entre leur santé et leur alimentation, ainsi que des bénéfices d’une alimentation respectueuse de l’environnement.
  • Ils sont plus de 81% à adhérer au concept de Santé Unique (One Health), un enjeu majeur sur le plan international comme le soulignait la Convention sur la diversité biologique de l’ONU dans son dernier rapport[1].
  • Le rôle de l’Agriculture apparaît aujourd’hui central pour produire une alimentation de qualité et l’agriculteur se hisse désormais au 1er rang des acteurs en garantissant l’accès.

Une conscience accrue et une adhésion quasi unanime des Français au concept de One Health

Pour 8 Français sur 10, l’interaction entre une alimentation respectueuse de l’environnement et une alimentation meilleure pour la santé est devenue une évidence. Ainsi, le concept de santé unique, liant santé humaine, animale, environnementale et pratiques alimentaires, fait parfaitement écho aux préoccupations des Français.  Ils sont d’ailleurs 95% à avoir pris conscience que leurs choix alimentaires ont un impact direct sur leur santé - 54% d’entre eux en étant parfaitement convaincus - et 83% sur leur environnement.

Ces préoccupations santé des Français se sont confirmées avec la crise sanitaire : 58% des personnes interrogées ont le sentiment de privilégier plus largement des produits issus d’une agriculture respectueuse de l’environnement et 54% font davantage attention à l’impact santé de leur alimentation depuis la crise liée à la Covid-19. Premier enseignement de cette étude : avec cette dynamique positive, les Français semblent entrer, lentement mais sûrement, dans cette démarche holistique vertueuse.

 

En pratique, le « bien manger » a la préférence Français devant le « manger sain »

Si la prise de conscience est généralisée, une alimentation saine et bonne pour l’environnement n’est toujours pas associée à la notion de plaisir et continue surtout d’être perçue comme plus coûteuse en temps de préparation et en prix. Des freins encore bien ancrés dans les habitudes alimentaires en France.

Spontanément, lorsqu’il est question de définir le « bien manger », les Français l’associent avant tout à la notion de plaisir (55%) et de convivialité. Au total, ce sont 70% des citations qui y font référence. Alors que seulement 38% considèrent leur alimentation comme un moyen d’agir positivement sur leur santé. De même, si le lien environnement et santé est globalement bien intégré, en revanche, le lien entre le « bien manger » et des modes de production respectueux de l’environnement n’émerge pas puisque seuls 4% des Français les mentionnent spontanément pour définir le « bien manger ». La préservation du climat par l’assiette se traduit davantage par la saisonnalité et la proximité de l’approvisionnement :  87% des Français ont fait le choix de consommer plus de produits de saison et 78% plus de produits locaux. Par ailleurs, dans leur recherche du plaisir avant tout, les Français ne sont pas encore totalement prêts à faire l’impasse sur la viande (57% « seulement » ont réduit leur consommation de viande). L’étude confirme aussi la perte de vitesse du bio amorcée ces derniers mois : pour seulement 17% des Français, le bio est synonyme d’une alimentation de qualité.

La relation des Français aux agriculteurs n’échappe pas au paradoxe. Pour 69% des interrogés, les produits sains sont trop chers. Et pourtant, ils plébiscitent à 81% une rétribution plus juste du travail des agriculteurs et se disent prêts à payer plus cher.

Les paradoxes soulevés par l’étude CSA ne sont pourtant pas une fatalité pour les personnes interrogées. En témoigne la part élevée des Français convaincus par l’impact de l’alimentation sur la santé (54% de convaincus sur un total de 95% globalement favorables) et - dans une moindre proportion - sur l’environnement (31% de convaincus sur un total d’accord de 83%). En témoignent aussi les 29% de Français qui sont déjà prêts à payer plus cher les produits pour garantir une meilleure rémunération des agriculteurs sur les 81% l’appelant de leurs vœux.

 

Une évolution des comportements qui révèle un besoin d’information et de pédagogie

Ainsi, malgré la persistance de certaines résistances, les Français semblent avoir pris le virage d’une alimentation bonne pour leur santé et pour leur environnement. Comme toute prise de conscience, cela nécessite encore du temps avant de se traduire en actes concrets. Néanmoins, les Français sont unanimes : pour trois quarts d’entre eux, les agriculteurs, les producteurs en vente directe et les AMAP[2] constituent les piliers de l’accès à une alimentation de qualité. Suivent de près les marchés et les commerces de proximité (69%), chers au cœur des Français, particulièrement après l’année que nous venons de traverser. Ces enseignements de l’étude CSA pour planet A® mettent en lumière le lien d’attachement fort et confirment la cote d’amour des agriculteurs : 1 Français sur 2 les cite d’ailleurs comme 1er acteur de confiance en matière d’accès à une alimentation de qualité.  Cette proximité avec les producteurs apparaît alors comme le principal levier pour une alimentation plus saine et aussi pour une rémunération plus juste des agriculteurs. Grâce au choix de produits de saison pour 42% des Français ou de l’approvisionnement local pour 29% d’entre eux.

Enfin, si plus de 8 Français sur 10 adhèrent au concept de santé unique (lorsqu’il est expliqué), il reste pour le moment assez méconnu avec seulement 19% des personnes interrogées en ayant déjà entendu parler. Un déficit de connaissance et de compréhension qui est aussi pointé par une majorité de Français, par exemple en matière de qualité nutritionnelle des produits (65%). En révélant, à la lumière de la crise sanitaire, une attention accrue des Français à l’impact santé de leur alimentation, l’étude témoigne des prémices d’une révolution dans les assiettes avec, comme levier de sensibilisation incontournable, le concept de santé unique car porteur d’efficacité.

En plaçant ce concept (One Health) au cœur de ses débats en 2021, planet A® entend permettre une meilleure prise en compte des interactions la santé des hommes, leur alimentation et leur environnement pour transformer durablement l’Agriculture.

 

 

À propos de planet A®

planet A® est une initiative internationale qui place l’Agriculture au cœur des solutions collectives pour répondre aux grands défis mondiaux. Présidée par Carmen Muñoz-Dormoy, Directrice de la R&D Aval chez EDF, planet A® est envisagée comme un véritable « hub » pour une agriculture innovante, durable et humaine, et structurée autour des axes suivants : Un forum international, dont les premières éditions se sont tenues 2018, 2019 et en format digital en 2020. L’Institut planet A® dédié aux Hautes Études de l’Agriculture, construit en collaboration avec l’Université de Reims Champagne-Ardenne, AgroParisTech, le CNAM et NEOMA Business School, des projets en liens avec les enjeux du Carbone, via des instruments économiques et financiers innovants, l’adoption de bonnes pratiques en matière de séquestration du CO2 en recréant de la valeur pour les agriculteurs et enfin une Cité des Agricultures, porté par la Ville de Châlons-en-Champagne. Apolitique, planet A® est développé en partenariat avec la Fondation Jean Jaurès et la Fondation pour l’innovation politique (Fondapol).

 

[1] Dans son dernier rapport sur les perspectives mondiales de la biodiversité paru en septembre 2020, la Convention sur la diversité biologique de l’ONU soulignait l’importance de la préservation de la biodiversité dans la lutte contre le changement climatique et la sécurité alimentaire à long terme ainsi que son rôle crucial dans la prévention des pandémies.

[2] Une AMAP (Association pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne) est une association qui établit un lien direct entre un exploitant agricole de proximité et des consommateurs. Dans une logique d’agriculture durable, elle permet à des consommateurs d’acheter à des prix justes des produits d’alimentation grâce à la vente de paniers de produits frais en provenance directe de la ferme, accessibles dans les points relais souvent en centre-ville. Basé sur un engagement financier des consommateurs, elle garantit ainsi le maintien de l’activité agricole et un revenu au producteur sur une période définie.

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