Les infestations parasitaires persistent
Situation sanitaire novembre/décembre 2024
Les résultats des examens coproscopiques et des autopsies révèlent une présence toujours importante des infestations parasitaires.
(Cf Bulletin de l'Alliance N°960 - Décembre 2024)
Classiquement chez les jeunes animaux (agneaux, agnelles de renouvellement), les strongles digestifs et le ténia sont visibles. Le traitement du ténia au-delà de l’âge de six mois se réfléchira en fonction de l’impact du parasite sur la croissance ou la finition.
Pour les strongles de la caillette, Haemonchus a été vu en autopsie jusqu’en octobre. C’est maintenant Téladorsagia qui apparaît. Les excrétions en œufs de strongles gastro-intestinaux sont parfois importantes. Nous constatons également la présence de Nématodirus, habituellement plutôt visible en fin de printemps et qui peut expliquer des diarrhées foncées, en particulier sur des agneaux. En relation avec la chaleur humide des dernières semaines, la présence de strongyloïdes est notable. Celui-ci est surtout pathogène pour les agneaux et peut induire un retard de croissance ou de finition ainsi que de la toux liée à la migration des larves. Les traitements contre les strongles gastro-intestinaux se réfléchiront en fonction des traitements déjà réalisés dans l’année (alterner les différentes familles de molécules strongylicides), de l’entrée ou non en bergerie et des autres risques parasitaires (strongles pulmonaires, oestres, petite douve).
De plus en plus de prélèvements comportent des œufs de paramphistomes et de grande douve. Cela est en lien avec les précipitations abondantes depuis un an et la présence d’eau stagnante sur les prairies, favorable aux hôtes intermédiaires de ces parasites (gastéropodes aquatiques). Attention : si le risque de grande douve est connu sur votre exploitation mais qu’il n’y a pas d’œufs sur vos examens coproscopiques, il est prudent de prévoir quand même un traitement. En effet, la ponte des grandes douves est moins abondante et moins régulière que celle des paramphistomes. Il est possible de répéter les prélèvements pour favoriser les chances de détection et de demander au laboratoire d’utiliser la technique par flottaison qui permet un meilleur enrichissement en œufs de l’échantillon examiné que la méthode par sédimentation. Il faut privilégier les traitements spécifiques contre la grande douve avec une action sur les formes jeunes du parasite (triclabendazole, closantel) pour limiter au maximum les lésions du foie. En cas de présence concomitante de paramphistomes et de grande douve, l’utilisation d’oxyclosanide permet de traiter les deux parasites en même temps mais cette molécule n’est active que sur les formes adultes de la grande douve.
Dans tous les cas, n’hésitez pas à demander conseil à votre vétérinaire !
Petit rappel : utilisation des anticoccidiens et prévention de la coccidiose
Depuis plus de deux ans, l’utilisation systématique du diclazuril et du toltrazuril en prévention de la coccidiose n’est plus autorisée. Ces molécules sont réservées à l’utilisation après diagnostic coproscopique et ou clinique de coccidiose ou à des exploitations pour lesquelles les autres méthodes de prévention ne sont pas suffisantes au regard des conditions d’élevage.
La prévention contre la coccidiose en bergerie s’appuiera en priorité sur trois axes (cf plaquette « gestion de la coccidiose en élevage ovin ») :
- L’hygiène des bâtiments : nettoyage, « désinfection « adaptée (PROPHYL S à 2% 0110163 ), surveillance des fuites d’eau et des remontées d’eau par le sol, paillage abondant,
- Limiter la densité d’animaux, éviter de mélanger de jeunes agneaux avec des plus vieux,
- Stimuler la résistance des agneaux : bon allaitement, transition alimentaire pour limiter le stress du sevrage, apports de compléments alimentaires favorisant l’hygiène digestive (PHYT’AP KEFIR DEMARRAGE 0111020 , SPECIAL C 0107003 ) et prévention des strongyloïdoses.
Christelle Dubois Frapsauce
Dr Vétérinaire
