L'information élevage par l'Alliance Pastorale

Situation sanitaire de cette période hivernale

Situation Sanitaire décembre 2019/janvier 2020

Constat général sur les analyses coproscopiques : 

Les résultats d’analyse coproscopiques et des autopsies faites en niveau du laboratoire du Pôle Santé Animale de l’Alliance Pastorale, démontrent une prédominance de la présence de la petite douve. 


(cf Bulletin de l'Alliance N°906 - Janvier 2020

Ces infestations massives de petite douve peuvent s’expliquer par la baisse d’immunité des mères en fin de gestation, mais également par des conditions climatiques favorables comme les périodes de sécheresse de longues durées. 

Les conséquences de la petite douve sont importantes chez les brebis : maigreur, chute de production laitière, colostrum de mauvaise qualité et des naissances d’agneaux mous. Dans les régions bien connues infestées par la petite douve, le traitement conseillé est en fin de gestation.  En cas de doute, des analyses coproscopiques sont nécessaires un mois avant l’agnelage, même s’il y a eu un traitement avant la lutte, car le risque d’infestation à ce niveau n’est pas exclu.


Les maladies métaboliques pendant la période hivernale :


La période hivernale est connue pour l’apparition de maladies métaboliques liées à la fin de gestation ou le début de lactation chez les brebis : les toxémies de gestation, l’hypomagnésémie, l’hypocalcémie surtout chez les femelles laitières...


Toxémie de gestation 

C’est une affection qui est due à une ration alimentaire de mauvaise qualité : par excès (brebis grasse) ou par manque (brebis maigres). Elle est déclenchée suite à une augmentation en besoins énergétiques (glucose) en fin de gestation.

Les signes cliniques débutent par l’isolement de l’animal du reste du troupeau et le refus de se nourrir. Des troubles oculaires peuvent surgir et une odeur de pomme due à l’acétone peut se dégager de l’animal. Ces symptômes peuvent passer inaperçus. Par la suite, l’animal est en état de déprime. Il adopte une position de décubitus sternal avec refus de se relever, des grincements de dents, suivi d’un état comateux. 

Le traitement de la toxémie de gestation est lié à l’état général de l’animal. En début de symptômes, on administre par voie orale du NUTRI-AP ENERGIE, et du NUTRI-AP HEPATO. Dans le cas où la brebis est couchée (ne se relève pas), on pratique une perfusion avec sérum glucosée et du calcium. Dans les cas extrêmes on fait avorter la brebis.


Hypocalcémie :

Elle est due à la perturbation du métabolisme calcique, entraînant une baisse du taux de calcium dans le sang. Cette maladie est observée en fin de gestation ou en début de lactation. Elle peut être causée par un stress (ex : froid, transport, vaccination...) ou être secondaire à la toxémie de gestation. Les premiers signes commencent par une légère hyperexcitabilité, tremblement, incoordination locomotrice. Ces signes peuvent évoluer rapidement vers une position de cubitus sterno-abdominale avec les membres postérieurs fléchis en arrière et une atonie digestive avec une hypersalivation.


Hypomagnésémie :

C’est une affection d’origine alimentaire liée à une carence en magnésium. Elle est rencontrée particulièrement chez les brebis laitières en pâturage lorsque l’herbe est jeune, lors des repousses d’herbe et au début du printemps. Elle est appelée tétanie d’herbage.

Les symptômes apparaissent brusquement et le plus souvent l’animal est trouvé mort au pré.  Dans ce cas le diagnostic est difficile, le plus souvent on incrimine l’entérotoxémie. Sur des formes aiguës on observe des troubles de comportement, des troubles moteurs (raideur et démarche difficile) et sensitifs. Des crises tétaniques et une accélération du rythme cardiaque peuvent être déclenchées au moindre bruit ou lors de la tétée du nouveau-né. Ces crises sont caractérisées par des convulsions et une contraction des mâchoires. La mort de l’animal peut survenir après la crise.


Said Tahenni

Dr Vétérinaire

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