- Par GNIS
Le semis de fin d’été après une céréale
A cette période de l’année, toutes les espèces peuvent être semées.
Quelle que soit l’espèce, semez dès que possible de façon à ne pas pénaliser la production au printemps.
Le choix de l’itinéraire dépend souvent du contexte dans lequel se situe l’agriculteur : motivation, matériel, type de sol, ...
Les situations argileuses ne sont pas favorables en conditions sèches car l’horizon de surface ne sera pas suffisamment affiné.
La vitesse d’implantation de l’espèce est aussi à prendre en compte : un RGI s’implantant vite pourra plus facilement être implanté en travail superficiel que la fétuque, par exemple, car il craint moins la concurrence par les adventices.
Le labour : la sécurité en sol non argileux
En fin d’été, le semis sur labour est la technique la plus sûre hormis en sol argileux et sec. En effet, la structure du sol en surface sera fine, exempte de résidus végétaux et peu infestée de repousses.
Les techniques simplifiées de travail du sol ont l’inconvénient de limiter le ressuyage du sol, ce qui n’est pas favorable à l’implantation des cultures en sol hydromorphe.
Cette technique permettra d’implanter correctement une prairie en sol mal nivelé ou compacté en profondeur.
Le labour d’été en sol argileux et sec peut nécessiter de rester ouvert environ deux semaines sous l’action du climat. La structure s’affinera et des levées d’adventices pourront avoir lieu en surface. Par contre, en sol de limon, le sol doit être refermé immédiatement après le labour.
Dans tous les cas, le labour doit être réalisé au plus vite après la moisson pour profiter de la fraîcheur résiduelle du sol.
Dès la récolte de la céréale, préparez aussitôt un lit de semences pour favoriser la levée des graines de mauvaises herbes (technique du faux semis).
Dix à quinze jours avant le semis, débarrassez-vous des levées éventuelles de mauvaises herbes par un traitement herbicide ou par un passage de herse ou de vibroculteur. Roulez avec un cultipacker après le semis.
Le travail superficiel : nécessaire en sol argileux ou en sol superficiel
Le semis sur travail superficiel s’impose dans les sols peu profonds (IS à 20 cm) ou dans les sols argileux très difficiles à labourer à cette période de l’année. Il peut également être choisi dans les sols profonds pour le ray-grass d’Italie afin de diminuer les charges d’implantation de la culture et d’améliorer la portance au printemps.
Effectuez le travail superficiel (déchaumeurs à disques, cultivateurs rotatifs) et préparez le lit de semences dès la récolte de la céréale. Vous favoriserez ainsi la levée des mauvaises herbes (technique du faux semis).
En sols caillouteux, utilisez uniquement des outils à disques. Dix à quinze jours avant le semis, débarrassez-vous des levées éventuelles de mauvaises herbes par un traitement herbicide ou par deux passages de déchaumeurs à huit jours d’intervalle.
Le semis direct : à essayer
Cette technique est surtout conseillée pour les espèces à installation rapide comme le ray-grass d’Italie qui auront moins de problèmes de concurrence avec les repousses de la céréale précédente. La seule condition est de disposer de parcelles ne présentant ni ornières ni zones compactes dans la couche arable.
Maintenez le terrain propre pendant toute l’interculture, avec des herbicides totaux non rémanents.
Il est souhaitable de semer avec un semoir adapté au non labour (Sulky Unidrill, ...).
D’autres techniques de semis à la volée sont intéressantes en particulier pour les jachères : elles nécessitent d’intervenir le plus tôt possible après la moisson.
On peut utiliser un épandeur à granulés ou à engrais, le semis sous la barre de coupe ... qui sera ensuite recouvert par un passage de cover-crop très léger.
Bien façonner le lit de semences
Obtenir un lit de semence fin et bien émietté
Les semences des plantes fourragères sont de très petite taille : 2 à 4 mm de long, moins de 1 mm d’épaisseur pour les graminées et moins de 1 mm de diamètre pour les légumineuses.
Pour que les semences puissent être humidifiées et puissent germer dans de bonnes conditions, il faut assurer un contact étroit de la semence et des jeunes radicelles avec la terre. Compte tenu de la faible taille des semences, ce contact n’est correctement réalisé que si le lit de semences est fin et bien émietté, les plus grosses mottes de terre ne dépassant pas 3 cm de diamètre.
Semer un sol bien rappuyé
Rappuyez fortement le labour avant le semis. Vous pourrez ainsi semer régulièrement à 1 ou 2 cm. En rappuyant le sol après le semis avec un cultipacker ou un croskill, vous assurerez le passage de l’eau dans le sol vers la graine et éviterez les sols creux.
Pour ce travail, n’utilisez pas de rouleau lisse dans les sols où il existe des risques de formation de croûte de battance.
En sol humide, assurez l’évacuation des eaux de surface
En sol humide et superficiel, semez la prairie sur un travail superficiel ou en semis direct et évacuez les eaux de surface par un réseau de rigoles.
En sol humide et profond, semez vos prairies sur des labours en planches étroites (6 m) orientées dans le sens de la pente. Dans tous les cas, connectez votre réseau d’évacuation des eaux de surface avec les fossés les plus proches.
Les accidents à éviter
Un lit de semences hétérogène
Dans un lit de semences hétérogènes, le contrôle de la profondeur de semis est difficile et la levée mauvaise et échelonnée.
La présence de nombreuses mottes de 5 cm et plus à la surface du sol
Les grosses mottes empêchent les jeunes plantules de lever.
Un mauvais contact sol-graine : mottes de plus de 1 cm autour des semences, sol trop soufflé, ...
Un lit de semences trop motteux entraîne souvent une levée irrégulière. Au printemps, il peut même y avoir destruction complète des jeunes plantules par dessiccation.
La formation d’une croûte de battance
Elle est favorisée par l’excès de terre fine et l’absence de micro-relief de surface.
Dans les sols limoneux, la création d’un micro-relief de surface après le semis limite la formation des croûtes de battance.