Les murs avant la peinture

Ceci est le premier article d’une série sur la thématique «préparation et optimisation» afin de vous aider à mieux comprendre vos chiens de travail, que vous soyez utilisateurs et/ou compétiteurs.


Les murs  avant la peinture

Le chien, et je pense que vous l’avez tous remarqué, est un quadrupède. Il va répartir son poids à 60 % sur les antérieurs et 40 % sur les postérieurs. La particularité du Border Collie est son allure ras du sol, rampante qui exerce des contraintes encore plus exigeantes sur ses membres thoraciques (= pattes avant). Le chien ne possède pas de clavicule, cela signifie que pour que l’articulation de l’épaule soit protégée il faut un développement musculaire important *, le membre n’est rattaché au reste du corps que par cette ceinture musculaire. 

La plupart des blessures des chiens de travail sont localisées sur l’avant main, pour des raisons de structures, de fonction et de l’utilisation que l’on en fait.



Voyons maintenant les sites de blessures «préférés» de nos chiens de travail :

- Doigts, de manière générale par manque d’échauffement, parce que le chien reste humide trop longtemps, ou encore par accident (écrasement bien souvent). Des fractures de fatigue, des tendinites, des ruptures tendineuses qui passent souvent inaperçues sur le moment, mais qui auront des conséquences lorsque le phénomène physiologique de vieillissement va arriver. Les pattes deviennent plates et les doigts déformés. L’arthrose va venir se développer de façon précoce et la mobilité de l’animal devenir plus compliquée.


- Epaule/coude car ce sont des zones sollicitées de façon extrême chez le border. Des chocs répétés, des coups. Ces zones comme précisé en amont ne sont protégées que par des muscles (plus ou moins développés). Une activité précoce, avec un environnement non adapté et alimentation de qualité médiocre peut en plus entraîner/exacerber des pathologies locomotrices (ostéochondritedisséquante, dysplasie du coude…).


- Grasset (genoux), de fatigue, ou traumatique. Un sol glissant, sans échauffement, un démarrage trop rapide.


- Lombaires (L4 à L7/S1), les Borders sont de plus en plus sujets aux becs de perroquet, lombalgies. Essentiellement car le chien n’est pas préparé, échauffé et sur-sollicité, il fige cette partie du dos pour continuer à fonctionner. Cela se manifeste de façon très édulcorée au début, le chien réfléchit avant de sauter, met du temps à trouver une position couchée ou refuse même de l’adopter. Les tissus sur ses zones sont adhérents (vous devriez pouvoir décoller la peau aisément) … S’il y a inflammation, le dos est chaud, mais se méfier d’un dos froid, qui annonce que la vascularisation ne se fait pas bien tellement la zone est «figée» pour que le chien puisse malgré tout fonctionner.


Avant de rentrer plus dans les détails, voici quelques conseils basiques mais qui vont vous aider à préserver votre chien, chaque point sera amené à développement :

  • Pas d’effort violent avant 12 mois, les structures ne sont pas prêtes à encaisser.
  • Le chien doit être sorti hors du contexte travail au minimum 45 minutes/jour, il est essentiel qu’il bouge que cela soit pour son bien-être physique, comme psychique.
  • Le chien doit être dans un endroit à l’abri du vent, de l’humidité, séché avant de rentrer au chenil et isolé du sol.
  • Faites un tour de 10-15 minutes avec le chien avant de travailler avec lui, cela permettra de l’échauffer, en montant peu à peu la température du corps et des structures qui seront sollicitées lors du travail.
  • Une alimentation de qualité, le chien est un carnivore, exit donc maïs, blé, soja, lentille… La viande doit être l’ingrédient principal, privilégiez le riz/pomme de terre en source d’amidon si vous nourrissez aux croquettes.


*Le développement musculaire ne peut se faire :

  • Qu’à partir d’un certain âge  (d’où l’importance de maîtriser les efforts/chocs jusqu’à un certain âge)
  • Dépendant de la structure (certaines races ou sujets à épaules droites ne vont pas pouvoir avoir le même développement) 
  • Dépendant de l’activité (que fait le chien hors du travail ?)
  • Autres variables entrées (nourriture, pathologie …)


Pour la FSDS, un grand merci à 

Fanny Walther, Ostéopathe – Kinésithérapeute animalière. OA471