Acidose aiguë

L’acidose aiguë est une maladie métabolique due à une perturbation digestive qui se traduit par une diminution du pH (inférieur à 5) et une production d’acide lactique.

Acidose aiguë
Causes favorisantes de l’acidose 
  • un accès accidentel à la réserve des grains ; 
  • un apport excessif d’une alimentation riche en glucides très fermentescibles et pauvre en fibres ; 
  • un changement brusque du régime alimentaire qui peut provoquer une perturbation de la microflore ruminale avec une production d’acide lactique.

Quelles sont les conséquences engendrées par l’acidose ?

L’acidose peut produire sur les animaux atteints :

  • une déshydratation due à l’augmentation de la pression osmotique dans la panse avec diarrhée, 
  • une production de gaz avec météorisation spumeuse,
  • une perturbation de la synthèse de la vitamine B1 avec nécrose du cortex cérébral,
  • une libération des substances toxiques (histamines, etc) qui peuvent affecter les organes vitaux (coeur, poumons, foie et reins) et une atteinte des membres (fourbures), une libération des endotoxines par les bactéries en provoquant une entérotoxémie et mort subite de l’animal.

À quels signes cliniques doit on s’attendre ?

Les signes parviennent 24 heures après la prise d’une alimentation très fermentescible ou ingestion d’une grande quantité de grains. L’animal est prostré, cesse de s’alimenter et boit beaucoup. 

L’examen clinique révèle :

  • un arrêt de la motricité ruminale avec surcharge en grains et un PH du rumen inférieur à 5 et la météorisation  qui s’installe.
  • augmentation du volume du flanc gauche.

La phase d’état s’installe avec l’augmentation de la fréquence cardio-respiratoire. L’animal se couche et ne se relève plus avec des signes apparents de douleur abdominale, grincement de dents et diarrhée profuse avec une odeur fade.

La déshydratation apparaît dans les 24 à 48 heures, et peut être inapparente dans des cas sévères.

Un traitement tardif de l’acidose peut évoluer vers une acidose chronique ou la mort.

Comment peut-on la diagnostiquer ? 

Les commémoratifs et les signes cliniques peuvent nous orienter vers l’acidose aiguë.

L’autopsie reste l’examen de confirmation où on peut constater :

  • le contenu ruminal qui est liquide avec un pH inférieur à 5 et une surcharge en grains ;
  • le jus de rumen de couleur gris laiteux ; 
  • les lésions hémorragiques de la caillette et des intestins avec des brûlures sur la muqueuse ruminale ;
  •   les lésions hémorragiques au niveau cardiaque l’oedème pulmonaire ; 
  •   les lésions hépatiques avec parfois présence d’abcès au niveau du foie.

Le diagnostic différenciel est à établir avec les maladies pouvant provoquer des atteintes nerveuses comme la NCC (nécrose du cortex cérébral), l’hypocalcémie, la listériose, ou la toxémie de gestation.

Comment agir devant un cas d’acidose ?

Les animaux qui ont ingéré une grande quantité de grains, nécessitent une intervention  d’urgence :

  • une ruminotomie pour vider rapidement le contenu ruminal afin d’éviter que l’acidose ne s’installe ;
  • une correction de l’acidose métabolique et le rétablissement de l’équilibre hydroélectrolytique avec une solution isotonique de bicarbonate de soude en intraveineuse avec un apport de calcium et de magnésium pour éviter une hypocalcémie ou hypomagnésémie.

Dans les cas moins graves, une diète hydrique associée à un fourrage grossier en alimentation est conseillé pour stopper la fermentation.

Ce cas nécessite une administration  par voie orale :

  • d’un agent alcalinisant (exemple Acido-digest)
  • de l’huile de paraffine (pour vider le contenu du rumen)
  • du jus de rumen ou des ferments lactiques.

Dans tous les cas, le traitement de l’acidose nécessite  :

  • Une antibiothérapie pendant 5 jours;
  • des anti-inflammatoires à base de corticoïde.
  • de la vitamine B1.

Comment éviter l’acidose ?

La prévention est le moyen le plus efficace pour éviter l’acidose avec :

  • une ration alimentaire équilibrée (concentration en amidon inférieure à 30% de MS de la ration et un apport en fibres  à 60 % de la MS totale). 
  • étaler le changement alimentaire sur une période comprise entre 2 à 3 semaines  
  • Fractionner l’apport alimentaire sur une journée (matin et soir) 
  • Un apport quotidien de bicarbonate de soude à raison de 5 à 20 g/j par ovin ou  Litha PH+ à raison de 25 g/j par ovin 
  • Éviter que les animaux accèdent à la réserve de grains