Aliments d’allaitement : point sur la conjoncture

Depuis le début du printemps, les aliments d’allaitement ont vu leurs tarifs bondir significativement : + 200 € la tonne pour des formules à base de lactosérum (+15%) et jusqu’à 400 € tonne pour les formules les plus riches en poudre de lait écrémé (+25%). Comme toujours lors d’augmentation importante, cette situation résulte de marchés qui se tendent à la fois en amont et en aval de la transformation des matières premières laitières.

En amont, la collecte laitière a fortement reculé ces derniers mois, particulièrement en Europe, conséquences de mesures significatives dans ce sens. En France, par exemple, 12800 exploitations avaient déposé fin septembre un dossier pour bénéficier de ces mesures.  L’intervention de l’Europe pour stocker la poudre de lait alors que les courts étaient au plus bas, et qui s’est poursuivie après le début de leur remontée, a accentué artificiellement ce phénomène. Dans le reste du monde, et particulièrement en Océanie, la production laitière n’est pas plus vaillante. En aval, la demande de produits laitiers reste au contraire élevée, particulièrement en Chine et plus généralement en Asie, et au Brésil. Concernant les huiles végétales qui entrent dans la composition des aliments d’allaitement, la situation est quasiment identique avec une production en recul suite à des conditions climatiques défavorables dans les pays producteurs et une demande soutenue, particulièrement pour l’huile de palme.

S’il semble que nous ayons atteint un palier dans les hausses, il est probable que les cours à venir restent cependant à un niveau plus élevé que ceux de la saison dernière. La Commission Européenne semble en
effet souhaiter soutenir le marché à la production et ne pas être disposée à revendre ses stocks de poudre de lait rapidement, sauf flambées excessives des cours. De plus, les prix du lait sont repartis à la hausse en Europe, tout comme en Nouvelle-Zélande. Restent le niveau de production mondial de lait et l’existence ou non de spéculations qui pourront faire osciller les cours autour d’un pallier restant élevé.