- Par Willyam Begot
Intérêts du Colostrum
Un jeune ruminant nouveau-né mort dans les premières vingt-quatre heures ?
Des nouveau-nés qui ont du mal à se réchauffer ou même à se mettre debout ?
Il est possible que le problème vienne du colostrum, soit qu’il n’ait pas été consommé en quantité suffisante par le nouveau-né ou pas assez tôt après la naissance, soit encore qu’il ne soit pas d’assez bonne qualité. Rien d’irrémédiable, si cela est pris en charge à temps.
Le colostrum a quatre utilités pour les jeunes ruminants nouveau-nés. l En premier lieu, il va permettre à l’animal de se nourrir et de se lever grâce à sa concentration en nutriments plus élevée que le lait.
- Par son apport d’énergie, il va lui permettre de se réchauffer et de maintenir sa température corporelle entre 38,5 à 40°C, même si la naissance a lieu en cours d’hiver.
- Par le colostrum, le nouveau-né reçoit également des immunoglobulines du type G (lgG), qui lui permettent d’être protégé pendant ses premières semaines de vie en lui conférant une immunité passive transmise par sa mère face aux agents pathogènes extérieurs.
- Enfin, le colostrum va avoir aussi un effet laxatif permettant au nouveau-né d’éliminer le méconium.
Le colostrum a pour particularité d’avoir une teneur en protéines de l’ordre de 100 à 200 g par litre contre 35 à 40 g par litre pour le lait. Parmi ces protéines, les IgG représentent près de 80 % des immunoglobulines colostrales. Certains colostrums n’ont pas une qualité suffisante pour couvrir les besoins des jeunes ruminants : 18 % des brebis présentent un colostrum dosant moins de 50 g d’IgG par litre, c’est-à-dire considéré de qualité médiocre. A l’inverse, près de la moitié des brebis ont des colostrums de bonne qualité et 30 % d’entre eux sont d’excellente qualité, c’est-à-dire supérieurs à 100 g d’IgG par litre.
Comment vérifier la qualité du colostrum ?
Deux outils peuvent être utilisés pour mesurer la qualité du colostrum :
- le pèse-colostrum 0800066 (utilisé sur du colostrum à 20°C) : on presse la poire noire pour faire monter le colostrum sans créer de bulles puis on lit le résultat directement sur l’échelle de couleur :
(verte) excellent : > 100 g / l
(jaune) Bon : > 75 g / l (bovin : 50 g / l)
(rouge) Médiocre : < 50 g / l
- Le réfractomètre 0110096 : il suffit de placer deux à trois gouttes de colostrum sur la vitre bleue puis de regarder à la lumière le résultat
(Bon si > 24 % BRIX).
Attention, qu’il s’agisse de colostrum de brebis, de chèvre ou de vache, le colostrum testé doit impérativement être prélevé à la première traite.
Si l’estimation de la qualité est très importante, la quantité qu’un jeune ruminant nouveau-né ingère l’est tout autant. Le manque de colostrum dans les premières 24 h peut amener la mort des jeunes en raison d’un manque de défenses immunitaires par transfert passif pour pouvoir se protéger. Le meilleur moyen de vérifier la bonne ingestion du colostrum est de tester le gonflement de la caillette des nouveau-nés. A la palpation externe de l’abdomen, on doit la sentir pleine de liquide avec une sensation de ballon de baudruche.
Pour une bonne immunité, un agneau de 4 kg à la naissance doit boire 400 ml de colostrum (soit 10 % de son poids). Et il faut que l’animal ingère au moins la moitié de cette quantité dans les 6 heures après sa naissance. Au-delà l’absorption des immunoglobulines est divisée par 2.
En cas de manque de colostrum maternel, on peut utiliser du colostrum congelé de bonne qualité, donc précédemment testé à la récolte. Autres solutions de substitution ou de complément, les colostrums frais ou les colostrums lyophilisés vendus dans le commerce. Pour ces derniers, il convient de les diluer à la bonne concentration dans de l’eau, ou mieux, dans du colostrum ou du lait maternel.
Article réalisé par Willyam,
apprenti en BTS par alternance à l’Alliance Pastorale. Retrouvez d’autres informations sur le colostrum en pages 4 à 7 de ce Bulletin.