Pourquoi choisir le méteil ?

La sécurisation des systèmes fourragers est au cœur des préoccupations de nombreux éleveurs. Elle passe notamment par l’introduction de mélanges de céréales à paille et de légumineuses, communément appelés méteils.

Ces mélanges sont récoltés en ensilage, enrubannage ou en grain selon les besoins du troupeau.


La clé de la réussite est dans les fonctions complémentaires des espèces choisies : une espèce servant de tuteur pour limiter la verse (Triticale, seigle…), des espèces productives (avoine, seigle…) des espèces apportant de l’énergie (triticale, blé…) et des protéines (pois, vesce…).

Pourquoi choisir le méteil ?

Semis 

La dose de semis devra être élevée (de 130 à 180 kg/ha) car le désherbage n’est pas possible il faut donc couvrir au plus vite le sol. Le semis sera réalisé en un seul passage avec toutes les semences mélangées, à une profondeur de 3 à 4 cm. Réaliser le semis à la même date que les céréales pures courant octobre jusqu’à début novembre. Attention à ne pas semer trop tôt au risque d’avoir un développement trop important avant l’hiver.

Fertilisation et traitements 

Soyez prudent sur la fertilisation. Une quantité d’azote importante peut entraîner un développement excessif et de la verse au mois de juin. Avec un précédent prairies avec légumineuses, aucun apport d’azote n’est nécessaire. Un apport de 30 à 60u d’azote au printemps (ou 15-20 t/ha de fumier juste avant le semis) peut être nécessaire en fonction du pourcentage de protéagineux, derrière un précédent céréales.

Aucun herbicide n’est homologué sur toutes les cultures simultanément. Ce n’est d’ailleurs souvent pas nécessaire, au vu du pouvoir étouffant du méteil. 

D’un point de vue sanitaire, le choix dans le mélange de variétés résistantes peut permettre de faire l’impasse sur les fongicides et les insecticides. En cas de situations défavorables, un fongicide adapté (attention aux usages possibles du produit !) pourra être appliqué au stade dernière feuille étalée de la céréale.

Récolte : en « vert » ou en grain ? 


En ensilage, ces mélanges peuvent nous faire espérer 4 à 6 T de MS/ha pour une récolte précoce (grains laiteux et apparition des premières gousses des protéagineux) et 6 à 10 T de MS/ha pour une récolte tardive.

La valeur alimentaire est très variable en fonction de la composition du méteil récolté, du stade de récolte… Néanmoins, plus la récolte sera tardive (début juin) moins la valeur alimentaire sera élevée. 

Voici un tableau donnant des fourchettes de valeurs alimentaires :

(Ensilage à 30% de MS, valeurs exprimées en g/kg de MS)


Si au printemps la culture a une bonne tenue et une quantité raisonnable de protéagineux la moisson est possible. Eviter les mélanges avec de la vesce qui sera plus sensible à la verse. La composition du mélange récolté sera variable selon le développement respectif de chaque culture. Il est donc nécessaire d’évaluer le pourcentage de protéagineux présent. Pour cela, prélever des échantillons, trier les graines protéagineuses, et peser d’un côté les protéagineux, et de l’autre les graines de céréales : vous obtiendrez ainsi la composition de votre mélange en proportion.


Voici une approximation de valeurs nutritives en fonction du pourcentage de pois, par exemple :

Toutes ces valeurs alimentaires sont données à titre indicatif, et ne dispensent pas d’une analyse de fourrage.