Rongeurs dans les élevages : des risques trop peu connus

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Liphatech, fournisseur de la gamme BIAGRO, fait le point pour nous sur les risques occasionnés par la présence de rongeurs dans les bâtiments d’élevage bovins.

Porteurs de nombreuses maladies, les rats et les souris représentent un danger souvent sous-estimé par les éleveurs. Explications avec Paul Périé, vétérinaire. 

On en parle peu, mais la présence de rongeurs dans les fermes est un véritable enjeu de santé publique car les rongeurs sont les principaux réservoirs de salmonellose et de leptospirose, deux maladies qu’ils peuvent transmettre aux hommes comme aux animaux d’élevage. 

Les éleveurs sont particulièrement exposés

« Dans les élevages bovins, les éleveurs peuvent être particulièrement exposés au risque de contamination par la salmonellose lors de la traite, parce qu’une vache peut excréter la bactérie par ses urines et ses fèces, et ainsi contaminer le lait comme les mains du trayeur », explique Paul Périé, vétérinaire en Normandie exerçant en élevage de bovins et président de la commission épidémiologie de la SNGTV(1). Il faut savoir que la salmonellose, qui est généralement bénigne pour l’homme, peut entraîner de graves complications chez les nourrissons et les personnes âgées ou immunodéprimées. Elle n’est pas anodine non plus pour les bovins puisqu’« elle provoque diarrhée, fièvre et 2,7 % des cas d’avortement », indique Paul Périé. 

Salmonellose mais aussi leptospirose

Selon une étude(2) publiée en 2020, les agriculteurs et les éleveurs sont les professionnels les plus exposés au risque de contamination par la leptospirose. Cette maladie, qui se transmet elle aussi par simple contact, ressemble généralement à la grippe et peut parfois nécessiter une hospitalisation d’urgence. Chez les bovins, elle est la cause de 1 à 3 % des avortements. Mais pour Paul Périé, « les impacts de la leptospirose sur les bovins sont sous-évalués ».

Adopter les bonnes pratiques 

Face à ces risques, les éleveurs doivent lutter efficacement contre les rongeurs, c’est-à-dire les empêcher d’entrer dans les bâtiments d’élevage, identifier les zones à risque sur le site (fossés, mares, dépôts de gravas…), repérer les zones de passage des rongeurs, mettre en place des postes d’appâtage et les contrôler très régulièrement. Pour aider les éleveurs à adopter ces bonnes pratiques, la formation d’un « référent biosécurité » va d’ailleurs devenir obligatoire dans les élevages bovins (voir Rubrique PSA du Bulletin de juin 2022).

Pour en savoir plus : www.info-rongeurs.fr

1 - Société Nationale des Groupements Techniques Vétérinaires

2 - Répartition des secteurs professionnels à risque d’exposition chez les cas de leptospirose diagnostiqués en France entre 2007 et 2017, C. Durfort, P. Bourée, D. Salmon, Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement (2020)