- Par Laurent Saboureau
Focus sur les aliments liquides
En septembre dernier, nous vous présentions dans cette rubrique notre gamme d’aliments complémentaires liquides (ACL) et ses intérêts pour l’alimentation et la complémentation des ruminants, au pâturage comme en bâtiment.
Pour rappel, les principaux intérêts des ACL sont :
- L’appétence : c’est l’atout le plus connu ; la présence de mélasse dans la composition assure une appétence forte, qui permet en parallèle d’améliorer l’attrait du fourrage pour les animaux,
- L’apport en sucres et protéines solubles : mélasse de canne, solubles de pommes de terre, co-produits de la fabrication de levures, solubles de chicorée… autant d’exemples d’ingrédients qui permettent à l’aliment liquide d’alimenter en « carburant » la flore ruminale, assurant ainsi une meilleure digestibilité des fourrages consommés, souvent pauvres en éléments fermentescibles,
- Le liant : c’est cette qualité qui est également recherchée lorsque l’on utilise de l’ACL dans une ration complète, afin d’éviter au maximum les démélanges,
- L’apport en vitamines et oligo-éléments : la complémentation de l’aliment liquide permet d’assurer un apport minéral, alors même que l’herbe est particulièrement pauvre. Cet apport permet également le bon fonctionnement ruminal.
Quant à la distribution, deux modes de distribution de l’aliment liquide sont possibles :
- En arrosage des fourrages, à raison de 15 % du poids de la botte,
- En libre-service, via des distributeurs adaptés (DISTRIBOULE 0200024 chez les petits ruminants et DISTRI-ROUE 0201020 chez les bovins) ; à noter que dans ce mode de distribution, les ruminants arrivent à réguler leur consommation selon la qualité de l’alimentation proposée.
Vous pouvez retrouver ce focus sur les aliments liquides sur les comptes Alliance Elevage des réseaux sociaux (publications @AllianceElevage sur Twitter du 7 décembre 2022 et Alliance Elevage sur Facebook du 8 décembre 2022 ; disponibles également sur notre chaîne YouTube).
Aujourd’hui, revenons plus spécifiquement sur la formule Labeliq Tonic grâce à notre fournisseur DIELNA.
En direct de chez nos fournisseurs
Chaque élevage est unique et a ses propres exigences. Il existe pourtant un objectif commun aux éleveurs de vaches allaitantes : sevrer un veau par vache et par an.
Et si, en plus de cet objectif, on pouvait améliorer la santé du troupeau ?
Grâce à l’aliment liquide, applicable directement sur des fourrages, en mélangeuse ou en libre-service au pâturage, l’apport d’énergie et de protéine va permettre d’augmenter les performances laitières des mères. Le lait est alors mieux digéré par le veau car sa matière grasse est diluée par le volume de lait. Les veaux ont ainsi moins de diarrhées. C’est ce même apport qui favorise la reprise d’état des mères avant et après le vêlage.
Cependant, comment, à partir de cette base, est-il possible de soutenir le système immunitaire des animaux ? Pourquoi utiliser un produit riche en sélénium et en vitamine E ?
Partons d’un constat. Le sélénium est un oligo-élément présent dans les sols et qui est absorbé par les plantes. Par la consommation de ces dernières, les animaux assimilent du sélénium organique pour couvrir une partie de leurs besoins.
Sur notre territoire, les quantités en sélénium présentes dans les sols sont hétérogènes d’une région à l’autre. Les sols pauvres en sélénium organique sont surtout situés sur le Centre de la France ainsi que les régions Bretagne, Pays de la Loire et Normandie. Les animaux de ces territoires ont été identifiés comme plus carencés en sélénium. La superposition de la carte des zones pauvres en sélénium et de celle des zones d’élevage est quasi-parfaite (voir figures 1 et 2) : les territoires d’élevage sont situés sur des terres pauvres en sélénium organique. C’est à partir de ce constat qu’est née l’idée de la création d’un aliment liquide enrichi en sélénium organique soluble et en vitamine E.
L’association de sélénium organique et de vitamine E renforcent l’immunité de la vache et du veau par différentes modalités :
- par une meilleure qualité du colostrum, grâce à l’augmentation de la teneur en anticorps de type IgG. L’objectif d’un colostrum de qualité (immunité passive) est de protéger le veau afin de laisser le temps à l’immunité active de se mettre en place (voir figures 3 et 4). Le colostrum est également une source d’énergie importante pour lutter contre l’hypothermie durant les premières heures de vie.
- Par une meilleure tonicité du muscle lisse. La vitamine E et le Sélénium organique jouent un rôle sur la tonicité des muscles. Ces derniers sont les acteurs principaux de la délivrance. Un apport de sélénium et vitamine E réduit les problèmes post-partum (voir figure 5).
- Par une augmentation du réflexe de succion. En lien avec la tonicité des muscles vue précédemment, il a été observé une diminution des syndromes du veau mou lorsque la mère reçoit un supplément en vitamine E et Sélénium organique 4 à 6 semaines avant le vêlage.
Une étude menée en 2006 par le Docteur ENJALBERT de l’Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse sur 10 325 veaux provenant de 2 080 troupeaux a montré le rôle de carence en sélénium comme facteur de risques de différents troubles de la santé des bovins. Les veaux issus de mères à statut déficient ont par exemple 13,48 fois plus de risque de déclarer des diarrhées par rapport aux veaux issus de mères à statut adéquat, et 30,77 fois plus de risque de mourir au vêlage (voir figure 6).
Associer l’énergie de l’aliment liquide et un enrichissement en vitamine E et sélénium organique est également une excellente solution pour obtenir une meilleure réussite à l’insémination. En effet, ces trois ingrédients rentrent dans le cycle de la reprise d’état d’après vêlage et permettent une meilleure fécondité.
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